
Communiqué du vendredi 21 juin 2013
Le ministre des affaires étrangères vient de préciser à l’attention de Philippe Gomès, membre de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, la position officielle de la France sur la visite du contre-amiral Bainimarama en Nouvelle- Calédonie.
Dans sa lettre au député calédonien, ci-jointe, Laurent Fabius confirme que la venue du contre-amiral à Nouméa « ne modifie en rien la position constante de la France s’agissant de la situation intérieure à Fidji ». Il reste préoccupé, comme nous, par « la situation des droits de l’homme et le respect de l’Etat de droit dans ce pays ». Un rappel à l’évidence qui vient contredire tous ceux qui ont choisi de fermer les yeux sur le régime dictatorial du commodore.
Laurent Fabius souligne que Bainimarama n’est présent en Nouvelle-Calédonie que parce qu’il aurait été « très délicat » d’empêcher la passation de présidence du Groupe Fer de Lance Mélanésien de Fidji au FLNKS. Il précise d’ailleurs que « les autorités française ne sont pas associées à cette visite et qu’aucun contact avec les autorités françaises n’est prévu ». Apparemment, les élus de Calédonie Ensemble et les représentants de l’Etat sont donc les seuls à maintenir un cordon sanitaire vis-à-vis du dictateur fidjien.
Le ministre relève que le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a « apporté son appui » à cette visite. Pourtant, Harold Martin avait cru pouvoir se dédouaner du visa accordé au contre-amiral, alors que c’est bien lui et son gouvernement qui accueillent, en grande pompe et aux frais du contribuable, un dictateur sur le sol de notre pays. Décidément, nous n’avons pas les mêmes valeurs…
On remarquera enfin que, lors de la cérémonie de passation de pouvoir entre Frank Bainimarama et Victor Tutugoro, Harold Martin, Simon Loueckhote et Cynthia Ligeard ont écouté sans broncher le nouveau président du GFLM déclarer : « Kanaky-Nouvelle- Calédonie va entrer en 2014 dans la dernière mandature de l’accord de Nouméa ». Ce silence assourdissant contraste singulièrement avec les cris d’orfraie que le président du gouvernement et le RUMP ont poussé lorsque Victorin Lurel avait prononcé les mêmes mots, il y a quelques mois. Comme quoi, l’indignation d’Harold Martin et du RUMP est bien sélective…